John Galliano pour Margiela poupée de porcelaine et controverse

Dans le monde de la mode, peu de noms évoquent autant la fascination et la controverse que celui de John Galliano. 

Enfant terrible de la haute couture, le flamboyant créateur a toujours su captiver l’attention par son génie créatif ou ses frasques médiatisées. Sa collaboration avec la Maison Margiela, connue pour sa discrétion et son avant-gardisme, a marqué un tournant pour les deux parties.

Galliano nous offre dans sa dernière collection printemps-été 2024, une série de créations semblant tout droit sorties d’un cabinet de curiosités moderne, où des silhouettes à la fois éthérées et structurées évoquent l’artisanat délicat des poupées de collection.

“Poupée de porcelaine ”résonne comme une ode à la fragilité et à la force, à l’innocence et à la sophistication. 

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Poupée de porcelaine : un moment suspendu

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Présentée à Paris sous le pont Alexandre III, métamorphosé pour l’occasion en taverne parisienne à l’atmosphère intime et feutrée des années 1930, la collection de Galliano est une véritable symphonie visuelle résonnant avec l’âme d’une époque révolue. 

Pareille à un fond sonore qui nous conterait les récits oubliés de la Ville Lumière, une mélodie douce-amère imprègne l’atmosphère : un véritable hommage à l’âge d’or de Paris, un tableau vivant où chaque détail du décor contribue à l’histoire tissée par Galliano pour Margiela.

Les lumières tamisées et les ombres dansantes sur les murs de pierre enveloppent les convives d’une aura nostalgique et mystérieuse, les transportant dans un monde où mode et Histoire se rencontrent, et où chaque création devient une porte ouverte sur le passé. Les pièces, imprégnées d’une nostalgie subtile, semblent raconter des histoires d’élégance intemporelle à travers leurs textures et leurs formes.

Galliano pour Maison Margiela
@CitizenK

Chaque vêtement se veut une célébration de la finesse : les tissus semblent caresser la peau comme la porcelaine lisse d’une poupée, tandis que les motifs et les ornements évoquent les peintures minutieuses qui décorent ces figurines délicates. Galliano maîtrise l’art de la contradiction, mélangeant robustesse et délicatesse, opulence et pureté, pour créer une esthétique unique.

Les couleurs choisies avec soin reflètent la palette d’une poupée classique : des blancs purs, des roses tendres et des bleus célestes, rehaussés parfois de touches crépusculaires de rouge sombre ou de noir. Les maquillages de Pat McGrath magnifient les silhouettes oscillant entre rigidité maîtrisée et fluidité des mouvements.

L’innovation de Margiela sous Galliano

L’arrivée de John Galliano à la tête de la création chez Margiela en 2014 insuffle un vent d’innovation qui bouleverse les codes établis de la maison. 

Sous sa direction, Margiela voit naître des pièces défiant la gravité ou jouant sur les superpositions et les transparences pour créer une illusion d’apesanteur. 

Pour sa collection « Poupée de porcelaine », Galliano repousse les limites de la matière, utilisant des tissus techniques aux traitements de surface innovants pour donner vie à ses visions. Les textiles se transforment, se froissent et se plissent, évoquant la porcelaine craquelée, tout en conservant une fluidité surprenante. 

L’utilisation de l’impression 3D et de la découpe laser permettent de sculpter les vêtements avec une précision chirurgicale, donnant naissance à des détails d’une finesse inégalée. Ces procédés, alliés à l’artisanat traditionnel, témoignent d’une fusion entre passé et futur, entre savoir-faire ancestral et exploration futuriste.

L’empreinte de Galliano est indéniable, mais loin de masquer l’âme de Margiela, elle la révèle sous un jour nouveau, riche de possibilités et d’expérimentations.

Galliano : un homme de controverse

John Galliano
@Challenges

La carrière de John Galliano a toujours été ponctuée de moments de génie créatif, mais aussi de controverses ayant ébranlé son image publique. Les détracteurs de Galliano pointent du doigt son passé tumultueux, ses nombreux dérapages et les ombres qui ont suivi sa carrière, s’interrogeant sur sa capacité de rédemption dans l’industrie de la mode.

La collection “poupée de porcelaine” a été accueillie avec un mélange d’admiration et de scepticisme par l’industrie de la mode. Les réactions ont oscillé entre l’éloge de la bravoure créative et le questionnement sur les implications culturelles et éthiques de ses œuvres.

Les influenceurs et les experts de la mode ont partagé leurs opinions sur les réseaux, célébrant pour certains la collection comme un triomphe de l’art sur la convention, ou exprimant leurs réserves pour d’autres. Les blogs de mode et les magazines ont été saturés d’analyses et de critiques, chacun cherchant à déchiffrer les intentions de Galliano et à prédire l’impact de ses créations sur les tendances futures.

Les détaillants, quant à eux, ont dû évaluer le potentiel commercial de la collection, jonglant entre le désir de soutenir l’innovation et la nécessité de répondre aux attentes du marché. Les pièces de la collection ont été scrutées, non seulement pour leur esthétique, mais aussi pour leur capacité à se vendre dans un environnement toujours plus compétitif.

Au-delà des chiffres de vente et des critiques, la collection a également soulevé des questions sur l’identité de Margiela en tant que marque. Comment l’influence de Galliano a-t-elle modifié la perception de Margiela par le public ? La maison peut-elle maintenir son héritage tout en accueillant les flamboyances d’un créateur comme Galliano ? L’avenir nous le dira.

Crédit photo couverture @Denis Makarenko Shutterstock

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